"Je dispose aujourd'hui de tout mon temps alors je voudrais en prendre un peu pour m'entretenir avec vous. Surtout vous qui avez reçu l'initiation à la méthode de l'EO et prenez quotidiennement le bon temps de la Reliance au Maître Intérieur.
"Qu'est-ce que le bon temps ? Le bon temps, c'est aussi le bon-heur. C'est être bienheureux, donc être à la bonne heure, sachant que c'est toujours la bonne
si on le décide maintenant, de prendre le temps de la contemplaction....
ÊTRE A LA BONNE HEURE...
Cela signifie deux choses, deux choses qui n'en sont en fait qu'une :
- se trouver à l'heure réelle, ou connaître l'heure réelle.
- être soi-même le temps.
Ceci implique cela. On le sait lorsqu'on le réalise. Lorsque effectivement on connait l'heure réelle - la bonne heure - on se trouve être soi-même le Temps. Le Vrai. Le Bon.
En langage ésotérique, bon signifie transcendant, c'est-à-dire non-duel. Ce qui est bon est donc ce qui est conforme à la nature non-duelle de l'Esprit
originel. On ne peut connaître le Bon Temps, la Bonne Heure, si on conçoit le temps comme différent de nous. Dans ce contexte primordial, être à la bonne heure ou dans le
bonheur signifie logiquement être soi-même le temps. Le Temps primordial (à ne pas confondre avec la temporalité limitatrice propre à l'illusion dualiste et à l'ignorance de notre
nature inconditionnée), qu'on appelle aussi le Grand Temps ou Temps Suprême (Mahakala en sanskrit ; "maha" signifiant en profondeur transcendant, de la même
manière que "bon" en langage ésotérique), ou plus simplement LE Bon Temps, c'est ce que nous sommes, à la base, fondamentalement. Si nous existons dans l'espace et le temps, c'est
qu'à la base nous sommes l'espace et le temps. Nous n'apparaissons qu'en nous-même, c'est-à-dire en l'Esprit, à savoir ce que nous sommes primordialement.
C'est spécial d'être le Temps ; c'est spatial. Le temps s'élève dans son mouvement propre et se déploie, s'épanouit, se libère dans sa vaste expansion. C'est bien ce qu'on vit
quand on se trouve être le bonheur. Et lorsqu'on s'ex-panse, on est enfin dispensé de penser. On pense si on veut, mais on n'est pas obligé ; le Temps que nous sommes respire enfin
librement.
Si on pense qu'on manque de temps libre, c'est qu'on n'a pas compris comment ça marche, le Bonheur, puisque pensant ainsi, on ne prends pas le Bon Temps de l'Être ;
celui d'apprendre à nous reconnaître Être vraiment et pleinement. Le Bon Temps, c'est le vrai "Temps Libre": c'est celui qu'on s'octroie d'Être, véritablement et librement. Cela,
personne d'autre que soi-même ne peut se le donner.
Nous avons donc deux acceptions ou deux propositions qui nous parlent d'une seule et même réalisation : celle du bonheur ! Se trouver à l'heure réelle, c'est se reconnaître être
le grand Temps soi -même. Cette reconnaissance - cette réelle trouvaille, donc retrouvaille ! - est une réintégration instantanée de tout l'être dans la nature essentielle - cette
vacuité infiniment créative dans son dynamisme authentique, c'est-à-dire auto-libéré. Tout l'être - toute sa modalité spatio-temporelle, toute la vue - est réintégrée dans le vaste Mandala du
Temps, en lequel la Présence (qui se déploie en toutes choses) est le seul Habitant. Se déployant à travers l'espace, le temps se fait lui-même l'unique lieu de son habitation. Et cette résidence
en Soi est résilience !
Seul le temps peut en effet transcender son propre rayonnement temporel (le réel), en le libérant en lui-même, donc en l'intégrant en lui-même. Nous avons tous cette capacité à la
résilience, à la reconnaissance de la base et au rétablissement naturel de notre vue dans la "haute-définition" primordiale. Le Grand Temps assimile infiniment sa propre réflexion temporelle (de
que nous nommons généralement la dualité, ce qui semble exister, mais n'est pas), dans sa propre unité (présence non-duelle), indissociable de sa propre vacuité (puisqu'il transcende l'être et le
non-être). Et cela, bien qu'inconcevable pour le mental, c'est tout simplement ce que nous sommes. En principe. A chacun d'en voir s'actualiser toute la vérité, et cela
ne peut se faire en dehors de la contemplaction.
Il n'y a pas d'accomplissement réel en dehors du Voir. Voir est acte, primordialement. C'est pouvoir, véritablement.
C'est toujours le bonheur, si on ne reste pas passif et distrait face à sa destinée, à continuer à l'ignorer, ne pas la recevoir pleinement telle qu'elle se propose dans son jaillissement de
chaque instant : en elle-même parfaitement libérée. Car notre destinée dépend de ce qu'on la reconnait s'auto-liberer dans la "contemplaction", ou pas. Lorsque nous y
voyons des obstructions, c'est que nous les y avons nous-même placées illusoirement, en surimposant au réel une vue limitée, contrariante et auto-contrariée. Nous devenons à la fois plein
d'addictions et de contradictions, et c'est ce complexe qui se manifeste comme notre destinée.
Nous sommes alors semblables à des anges déçus, déçus ne ne plus se souvenir qu'ils sont des anges, tout simplement parce qu'ils ont perdu le bon angle de vue.
Le bon angle est un ange guidé (L), guidé dans sa mission à restituer la bonne vision, la dimension véritable du Temps. Alors bien sur dans cette contrariété on ne ressent pas le bonheur ; on est
seulement dans des croyances illusoires (c'est un pléonasme) qui bien entendu conditionnent et limitent. Tant que nous ne comprenons pas que nous sommes nous mêmes le temps se représentant
lui-même dans l'espace de sa propre réflexion, hé bien, nous continuons à nous représenter, à nous poser spontanément dans le voir, mais sans savoir ni comprendre ce qui se passe réellement. Nous
ne pouvons alors qu'être déçus : nous nous représentons comme une puissance temporelle extérieure, étrangère à nous, comme un rapace qui continuellement viendrait fondre sur l'espace - notre
corps-même, et tout ce qu'il embrasse - pour le transformer à sa guise, c'est-à-dire inéluctablement. Mais qui fond sur l'espace pour se saisir de ses reflets comme autant de proie, si ce
n'est... nous ? Au départ nous sommes donc semblables à des aigles qui possèdent l'angle de vue primordial, mais en fondant ainsi sur des reflets dont nous ignorons qu'ils sont les notre, nous
perdons cette vue, nous la limitons et chutons dans la dualité. Nous nous décevons nous-mêmes. Nous créons nous-mêmes ce qui nous empêche de percevoir la propre plénitude.
Malheureusement c'est un peu notre cas à tous, du moins tant qu'on ignore comment ça marche. Notre nature étant innée, en tant que temps la plénitude est en principe notre, mais
elle n'est acquise en vérité que lorsque ce temps est consacré. Puisque le temps, c'est nous, le bon temps de la contemplaction est celui de notre propre consécration en tant que
tel.
Celui qui se consacre à la contemplaction se consacre Grand Temps lui-même.
Comment ça marche... ? C'est très simple, mais encore faut-il comprendre. Lorsque ton oeil est simple, alors tout ton corps est dans la lumière" (Maître Yeshoua)
Tout ce qui apparait dans le champ spatial de l'expérience n'étant que la modalité objective du temps, il va de soi que le temps infuse tout, pénètre tout de "l'intérieur" - c'est-à-dire, dans ce
contexte transcendant, intrinsèquement. Le temps, qui n'est pas, puisqu'il n'est pas sans espace, donc sans corps, est en fait tout, infiniment tout. Donc nous sommes nous-mêmes le
temps.
Peut-être que de le savoir vous rajeunit déjà de... disons, d'un temps incalculable...!
C'est simplement que cela - le temps, cela s'entend ! - rajeunit en soi ; autre manière de dire que cela jamais ne vieillit. Le Temps - l'Ancien des Jours ! - est toujours
jeune, tout juste à point et bien portant !
Qu'on se le dise, et qu'on s'en ramène l'évidence avec la fraîcheur de l'expérience : c'est d'accueillir le neuf - le n'oeuf ! - qui régénère, intégralement ! Pour ceux qui pratiquent l'Embryon d'Or - cet embryon qu'on ne berce pas des croyances du passé -, tout l'art réside dans le fait de savoir prendre ce bon temps d'accueillir la nouveauté - dans la saveur unique de la "contemplaction".
Le bon n'est bon que parce qu'il est toujours neuf, incorruptible dans sa fraicheur et sa nouveauté. Il y a ainsi une continuité naturelle dans l'expérience de la bonté fondamentale. Ceci est l’œuvre de l'intelligence régénératrice, l'opération de la sagesse adamantine - le Saint-Esprit si vous préférez le nommer ainsi. Nous parlons simplement de la nature, mais c'est la même chose. Ce qui est vraiment bon est sain, et la nature est esprit. Et pour ce qui est du temps - ce temps qui en principe est toujours bon, car toujours neuf -, eh bien ma foi il n'est nul autre que SOI-MEME, qui l'accueillons tel, ou non. En d'autres termes, que nous le sachions ou pas, et comme je viens de le répéter maintes fois : le temps, c'est nous, et ce qui est bon c'est de savoir que c'est nous et de l'accueillir tel, nouvellement.
Si nous savons que c'est nous, le temps, hé bien le temps nous régénère en "lui". C'est le principe même de la régénération intégrale. Si vous savez que vous êtes le Temps, le Grand : le Temps transcendant car transcendé, c'est que vous l'expérimentez ; et si vous l'expérimentez, c'est que vous êtes le flux de l'énergie de présence, c'est donc que vous êtes en "contemplaction". Vous êtes alors un vrai sauveur de temps, un sauveur sauvé. Vous avez compris comment ne pas vous gaspiller.
Autrement, si nous l'ignorons, et le considérons comme un principe extérieur à nous, alors le temps nous conditionne toujours plus...! Et au lieu de se régénérer, on dégénère, tout simplement parce qu'à notre propre insu on donne une énergie formidable - mais ignorée, car ignorante - à nourrir cette illusion qui nous conditionne, mais qu'on ne fait que créer nous-même, en ne nous voyant pas tel qu'on est. On dégénère alors car cela est en contradiction avec notre nature réelle, essentiellement libre, inconditionnée - celle du Grand Temps soi-même. Car en langage ésotérique, grand ou suprême signifie transcendant - ce qui implique immanent - car non-duel.
Ignis Natura Renovatur Integra.
I.N.R.I. : c'est la formule alchimique de la Voie Royale - le Roi étant l'esprit, le flux de la présence non-duelle, et la voie n'étant autre que sa propre nature, auto-connaissante et tout
éclairante, à la fois contemplative et opérative, donc "contemplactive".
Parce qu'il ne cesse de tout libérer dans le Grand Temps, le feu de la présence contemplactive régénère intégralement la nature - c'est la signification très profonde, de la fameuse inscription
I.N.R.I). Or, ce feu est également l'ardeur qui active le germe de la temporalité, donc de la manifestation temporelle, et c'est lui qui se reflétant dans le miroir de l'esprit, fournit le sens
de la durée temporelle.
Si nous savons que c'est nous, le temps, en principe nous auto-disposons, donc cela ne peut qu'être bon. Nous disposons signifie ici que si nous "en" disposons, parce
que nous le sommes, le temps, alors forcément nous disposons de tout, infiniment, puisque tout n'est que la proposition d'une reconnaissance que le temps se fait à lui-même. C'est au
départ lui-même une simple proposition, le temps ; simple mais fondamentale, puisque c'est primordialement ce qu'on se propose à soi-même pour se vivre dans l'objectivité. Si nous sommes capables
comme de créer le temps en nous même, c'est-à-dire de nous émaner en nous-mêmes - dans ce vaste corps qu'est le champ de l'expérience, avec la possibilité de le perdre, le temps, ou d'en
manquer illusoirement, mais aussi de l'assimiler et de le réintégrer pour se connaitre soi-même, c'est que nous le sommes à la racine, intrinsèquement.
Au fond nous ne perdons notre temps que lorsque nous ne reconnaissons plus que nous sommes nous-mêmes le temps. Alors perdre son temps dans ce cas c'est vraiment se perdre soi-même de vue, tout
simplement parce qu'on à perdu la vue. Nous semblons effectivement bien incapables de restaurer la vue primordiale dans sa pleine définition.
Par contre, si nous reconnaissons que nous le sommes, le temps, cela devient même superflu de dire que nous "en" disposons, et presque redondant de dire que nous disposons infiniment de tout. En
principe, c'est très logique, cela tombe sous le sens même si ça semble aussi trop merveilleux pour qu'on ne continue pas à en douter. Être ce qu'on est réellement, adapter notre vision des
choses à cette intégralité infiniment visionnaire, serait ainsi quelque chose de trop vrai pour qu'on accepte de se le permettre...?
Notre propre authenticité, notre propre intégralité, est-elle trop grande pour que nous nous permettions d'en être habités ? Serions nous démesurés à nous-mêmes pour nous limiter
ainsi ? Mais personne d'autre que nous-mêmes ne pose de telles mesures et de telles limitations.
Car qui n'est pas permissif avec nous, est-ce le temps, ou est-ce nous-mêmes ? Car si c'était "les deux ne faisant qu'un", pour sur, nous serions vraiment permissifs et débonnaires ; et même en
permettant l'illusion, nous ne favoriserions que la libre réalité. Comme le fait le temps soi-même. Comme nous nous le proposons de le voir s'accomplir nous mêmes, en
principe du moins.
En principe, si nous sommes le temps, nous disposons infiniment de tout. En principe, mais en vérité, disposons nous vraiment de nous-mêmes ? Acceptons-nous de nous donner la
liberté de nous percevoir et nous connaître nous-mêmes, donc tout, de manière toujours fraîche et neuve? Si l'idée nous vient de prendre ce bon temps, c'est déjà un début. Ensuite très
naturellement, il faut passer à l'action, donc à la contemplaction !
Nous sommes libres primordialement ; pourquoi ne pas choisir de l'être actuellement ?
Tout l'ART réside dans le fait de savoir prendre ce bon temps, de savoir accueillir nouvellement cet Inné libre en nous, pour l'acquérir dans le soin toujours renouvelé qu'on lui porte. De savoir à nouveau accueillir ce bon, tant ! Se donner le temps de percevoir que c'est soi, le Temps éveillé, et dès lors, de percevoir ce bon, si possible en tout temps.
Percevoir - donc expérimenter - le bon en tout temps, en toutes circonstances, c'est possible, infiniment, mais c'est à nous d'accepter d'en recevoir pleinement la possibilité - notre
propre possibilité, qui représente la chance que le temps se donne de se recevoir lui-même ! C'est à nous en tant que pratiquants qui marchons sur la voie de l'éveil spontané, de
"savoir mettre toutes les chances d'éveil de notre coté" - ce qui en langage non-duel signifie savoir recevoir la grâce de notre propre nature en toute occasion.
En principe si nous intégrons le sens de l'enseignement nous sommes déjà dans la réalisation ; mais si la réalisation du Sens véritable libère, elle responsabilise d'autant.
L'éveil est donc un engagement, celui, spontané et naturel, du temps envers lui-même, celui de la présence envers elle-même ; et cela nous engage, à voir le bon en tout
temps, en toutes circonstances connaitre cela qui les sublime et les transcende. Cela transcende les circonstances simplement en les laissant telles quelles, en s'adaptant à
elles, en agissant à travers elles, en les épousant et en se libérant avec elles. Ainsi, cela qui se dégage d'elles ne se libère - tel un parfum de sagesse - que parce qu'il s'est
impliqué en elles "intrinsèquement", à la base. Le contemplacteur non-duel ne fait qu'un avec l'énergie spontanée s'élevant en tant que circonstances, espaces/temps qu'il sait ne jamais
être vraiment limités.
Le temps - ce mouvement continuel de l'inné vers l'acquis - est toujours celui de la résilience, de la régénération, un continuel retour à l'état primordial et ultime... Puisque cet état est un
flux, on parle de dynamisme intrinsèque ou de mouvement propre, naturellement libéré et régénéré en lui-même. Soit le temps est reconnu comme l'intelligence du retour intrinsèque, celui de
l'établissement ou rétablissement continuel en "soi" - un "soi" à la fois inexistant et illimité ; soit il se manifeste comme une puissance génératrice et dégénératrice, quand primordialement il
n'est que le mouvement propre et régénérateur de la nature. C'est l'enseignement du Chemin de Croix - croix dynamique ou roue du temps qui tourne continuellement pour se rétablir dans sa position
primordiale - et le sens de l'inscription I.N.R.I. qui vient signer le rétablissement dans la base saine de l'esprit, autrement dit la résurrection.
Le temps ne cesse de se rétablir en lui-même. Étant le temps, on peut donc toujours se rétablir, et lorsqu'on se rétablit c'est toujours à temps. Puisqu'il ne cesse de se proposer en lui-même, un
éveil infini est à portée de main - et plus encore, puisque c'est déjà nous ; mais c'est à nous, aussi, de faire preuve de discernement concernant ce qui est favorable ou non à notre
établissement dans la réalisation. Nous disons que tout est favorable. Mais il faut bien comprendre ce que cela
signifie et comment cela nous implique d'être ainsi infiniment favorisés. Si nous disons que tout est favorable, cela signifie aussi que fidèles à notre nature, nous favorisons spontanément notre
propre reconnaissance des occasions à nous reconnaître nous-mêmes. Car si nous savons que nous sommes l'occasion, si nous intégrons vraiment cela, alors toutes
les occasions qui se proposent à nous sont forcément favorables à l'éveil. Nous pouvons alors nous permettre d'être spontanés, vraiment.
Car on peut se demander pourquoi chercher à mettre toutes les chances de notre coté si primordialement, toutes les circonstances sont déjà favorables ? Mais il s'agit là de la vue dualiste. En terme de non-dualité c'est inversement qu'il convient de penser : reconnaître authentiquement que toutes les circonstances sont favorable, c'est précisément ce que dans ce contexte on appelle "mettre toutes les chances de son coté". Et elles sont favorables, non seulement en principe, mais en vérité, pour qui les reconnait telles, pour qui se reçoit lui-même tel en elles toutes.
En principe, toutes les chances à l'éveil sont donc déjà de notre coté.
C'est à dire du coté de l'éveil, naturellement.
Cela vous étonne ? Eh bien, de quel coté pensiez-vous donc être ?
En principe, toutes les chances sont de notre coté, mais nous, de quel coté sommes nous ? Sommes nous du nôtre, "de ce coté-ci", c'est-à-dire du coté de l'éveil qui naturellement s'éveille de tout cotés, ou bien sommes nous "de l'autre coté" ? C'est-à-dire là où nous ne sommes pas vraiment, là où nous ne sommes "qu'en principe" seulement, mais jamais en vérité... pas plus qu'un reflet dans un miroir n'est véritablement la personne qui se mire dedans...
La "contemplaction" est acte visionnaire, discernement ; elle replace les choses dans le contexte primordialement harmonieux. Or en principe, si on replace les chose dans le contexte primordialement harmonieux, tout est favorable, car tout est occasion d'éveil, toute circonstance est opportunité de lier avec l'Authentique en honorant notre engagement primordial à être pleinement présent. Mais cette voie de réalisation directe s'accorde également avec la voie progressive ou graduelle, qu'il est nécessaire d'intégrer en accord avec la vue non-duelle.
L'Embryon d'Or - le germe de la présence - est déjà là, puisque nous sommes là ! Mais cela n’empêche pas qu'il se développe et connais des étapes de maturation. Le fait qu'il se développe, et les diverses expériences qui en découlent, sont d'ailleurs bien la preuve qu'il est déjà là ; ce qui signifie que toutes les expériences sublimes associées à la pratique n'ont de sens que dans le témoignage non-duel qu'elles portent à la présence contemplative. Dire que tout est favorable à l'éveil est relatif à la vue, mais la vue non-duelle implique une attitude qui corresponde, celle d'apprendre à s'adapter aux circonstances et de travailler avec elles en préservant le lien de la présence, en se laissant en toutes choses guider par lui.
"Soyez dans le monde, mais ne soyez pas du monde."
Vivre de manière non-duelle, c'est savoir intégrer la dualité - comme le Bouddha sur la photo qui accompagne cet article. Voyez comme il élève les deux boules au dessus de sa
tête ?
Pas de transcendance sans dualité à transcender. La dualité alimente le feu de la sagesse non-duelle. Aussi contradictoire que cela puisse apparaitre, on apprends donc l'art
d'aller de pair. On découvre qu'on peut être à la fois non-duel et savoir aller de pair, d'ailleurs on s'aperçoit assez vite que l'un ne va pas sans l'autre ni l'autre
sans l'un.
Pour progresser sur notre Voie Royale, pour parvenir à développer l'Embryon d'Or et intégrer toute expérience individuelle dans la vue/attitude "contemplactive", il est important de savoir
reconnaitre notre niveau d'intégration (de la dualité), en même temps que notre capacité à l'approche non-duelle, pour adapter notre pratique en fonction.
Généralement, si nous sommes trop distraits pour réellement transformer notre vie quotidienne en pratique informelle, cela montre qu'il nous faut consacrer plus de temps à la pratique formelle. Tant que la chenille n'est pas devenue papillon, doit arriver un moment où elle doit utiliser son intelligence naturelle pour se créer un cocon, nécessaire à l'intégration de la méthode transformatrice - en réalité ici, autolibératrice, mais cela peut prendre un certain temps d'en intégrer vraiment le principe.
En fait, l’énergie transformatrice de la présence contemplative est subtile, mais puissante ; elle œuvre alchimiquement, et il faut le temps que notre continuum Corps/Energie/Mental intègre
l'information libératrice - l'énergie raffinée de sagesse - qui se dégage et se distille en lui. Il faut donc savoir se rendre disponible, et tant qu'on ne s'est pas reconnu être
la "disponibilité de la présence à elle-même en toutes circonstances", eh bien il convient de créer les occasions, de faire parfois des retraites pour prendre le bon temps se familiariser avec cette disponibilité potentielle ; tout simplement, pour l'actualiser dans la pratique, formelle ou
spontanée.
Tout simplement, parce que c'est bon."
Omael
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