Cultiver l'humanité, divinement

"L'Embryon d'Or, c'est une vision qui implique la reconnaissance d'un potentiel vibratoire, lumineux et rayonnant à travers la multiplicité des êtres. Tous les êtres sont l'expression et la manifestation de ce potentiel créatif, dont la nature est de s'individualiser, de se projeter dans la forme pour mieux rayonner.

 

Qui dit rayonnement dit vision. Le principe visuel est indissociable de la notion de rayonnement. La vision rayonne en explorant un espace donné. En général, on appelle cet espace le champ visuel ; en terme de contemplation, nous parlerons plus spécifiquement de champ visionnaire.   Dans la méthode de l'Embryon d'Or, parvision on entends l'ensemble de l'expérience mentale, sensorielle et sensationnelle, telle qu'elle se présente à la contemplation ; dans ce contexte fondamental, le champ visionnaire est la sphère primordialement unifiée de cette expérience globale.

 

Nous parlons de sphère unifiée, parce que tous les aspects de l'expérience participent pleinement de cette dernière ; en d'autre termes, le champ visuel est un, et tous les rayons participent de l'expérience visionnaire. Bien qu'ils semblent explorer chacun dans une direction, ou sur un niveau ou un autre, tous les rayons participent de l'unique vision. Pour prendre un exemple tiré de la vie quotidienne, lorsqu'on mange un repas, certains rayons de conscience se portent sur la sphère du goût, d'autre sur la couleur et la forme visuelle des aliments, d'autres sur les odeurs dégagées par les mets, et d'autres encore se manifestent comme pensées et jugements relatifs au goût, à la forme, à l'odeur etc. ; mais tous ces rayons participent d'une expérience unique. D'autre part, s'il existe plusieurs plans de perception: corporel, sensoriel, mental, la sphère globale de l'expérience est une.

Ainsi donc, le champ de la contemplation est une sphère unifiée ; primordialement, c'est à dire avant tout concept mental et avant tout jugement qu'on puisse porter les choses, le champ visionnaire nous apparait spontanément comme étant un, c'est-à-dire non-duel. Chaque aspect de l'expérience est vécu dans le "tout expérienciel", et bien entendu il est vécu comme étant inséparable du "tout expérientiel" ;  chaque rayon ou chaque niveau de la conscience est spontanément conçu comme l'expression de cette globalité de l'expérience. Lorsque par ignorance, on décide de mettre l'emphase sur un aspect de l'expérience ou sur un autre , nous donnons fatalement prise à la dualité et à la séparation. On donne alors plus de pouvoir à certains rayons ou niveaux, qu'à d'autres, dans notre "exploration" du réel, et ce dernier nous apparait alors à travers une vue déformée ; c'est ainsi que nous devenons sujets à l'illusion. Ce qui au départ est un champ visionnaire unifié semble réduit à un champ de vision borné et limité.

 

Un champ, ça se cultive, et ça donne du fruit. On peut dire qu'en rayonnant, la vision cultive son propre champ ; elle se sème en lui, et le fruit qu'elle récolte n'est autre qu' elle-même. En effet, le champ visionnaire - ou simplement visuel - est comparable à un miroir. A travers ce miroir, qu'elle soit unifiée dans la présence contemplative ou bien distraite et donc sujette à l'illusion dualiste, la vision se sème elle-même, se cultive elle-même, et se récolte elle-même. Ceci démontre la nature primordialement non-duelle de l'esprit.

Nous avons parlé du principe visionnaire et rayonnant - l'esprit - comme du potentiel naturel. Qui dit potentiel dit puissance, et qui dit puissance dit pouvoir. Le véritable pou-voir, comme l'indique le langage des oisons, est la capacité à voir. Lorsque la sphère de l'expérience est unifiée - elle l'est fondamentalement et primordialement - la vision est globale, tout-embrassante ; nous expérimentons alors un pouvoir infini, à savoir la potentialité infiniment rayonnante de l'esprit. Dans cette globalité expériencielle, chaque aspect ou rayon de l'expérience se déploie et se libère avec la saveur authentique de la sagesse. Par contre, lorsqu'on donne illusoirement plus de pouvoir à certains rayons qu'à d'autres, c'est-à-dire lorsque régi par le mode de l'attraction et de la répulsion, on détermine l'expérience dans un sens plus que dans un autre, le pouvoir créatif et visionnaire semble se limiter avec le champ de notre vision. L'ego - le principe individuel - s'entrave alors lui-même : il se pose comme un obstacle (illusoire) au déploiement harmonieux de l'expérience primordiale, à savoir l'état visionnaire.

 

Dans notre méthode, nous cultivons la vision primordiale à travers la reconnaissance du potentiel naturel. On parle de "cultiver le champ" mais en fait il n'y a rien à faire, si ce n'est de reconnaître le rayonnement naturel de l'esprit. Ce rayonnement naturel s'occupe très bien de se semer, de se cultiver et de se récolter lui-même, sans que l'ego doive venir interférer avec cette action spontanée et auto-accomplie ; dans l'état de contemplation, qui est l'état primordial et harmonieux, l'ego ne représente plus un obstacle ni une obstruction. Il reste simplement ce qu'il est, à savoir l'outil, le moyen et l'occasion du déploiement naturel de la vision primordiale, au sein de laquelle et avec laquelle il s'auto-libère de manière continue. Car finalement, qui peut dire où est l'ego lorsqu'il ne reste que l'espace ouvert, clair et vibrant, de la Vision ?

Ce schéma primordial, harmonieux, abondant et naturellement rayonnant, s'applique à tous les êtres, qui apparaissent comme autant de rayons du principe et, à leur tour, comme autant de manifestations de ce centre rayonnant. Cultiver le champ visionnaire au moyen de la contemplation, c'est également cultiver l'humanité , c'est-à-dire cette capacité à reconnaitre le principe rayonnant à travers tous les êtres. Cultiver la véritable humanité, c'est également cultiver sa divinité, de manière non-duelle ; car justement, ce qu'on nomme divinité n'est autre que la nature primordiale et non-duelle de l'esprit.

 

La vision primordiale réorganise et harmonise notre sens de l'humanité : si comme nous venons de le voir, "tous les rayons (tous les aspects de l'être, donc tous les êtres) participent de l'unique vision", alors le mot solidarité prends vraiment tout son sens et toute sa valeur. La contemplation véritable est indissociable de l'action compassionnée, qui en toutes circonstances favorise la découverte et la libre expansion du potentiel créatif chez chacun ; nous prenons conscience que tous les êtres, qu'ils en soient conscient ou qu'ils l'ignorent, participent d'une unique vision, même lorsque leurs points de vues respectifs semblent s'opposer. La solidarité émerge naturellement de la reconnaissance de cette complémentarité fondamentale de tous les êtres. Lorsqu'on favorise l'éveil des êtres à cette reconnaissance, c'est en fait l'éveil qui se favorise lui-même ; c'est ainsi que toute l'humanité se régénère dans la contemplation d'un seul. C'est la vision de l'Embryon d'Or. Inversement, lorsque l'ego se désolidarise des "autres", il ne fait que se défavoriser et se fourvoyer lui-même, et toute l'humanité dégénère avec lui.

 

Cultivons donc l'humanité, divinement !"

Omael

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Commentaires: 2
  • #1

    Maya Pax (vendredi, 19 juin 2015 01:00)

    Merci pour cette vision régénérante de la primordiale solidarité, Athor et à travers le champs du Qi, que le Thor soit en toi et le Thor Est!

  • #2

    Omael (vendredi, 19 juin 2015)

    Merci Maya ! (y)